Qui sont les Peuls?
Les Peuls dans un monde en mutation
Bien que leur origine reste un des mystères de l’histoire africaine, vingt-sept millions de Peuls (aussi appelés Fulani, Fular, Fulbe ou Pular) occupent une place unique à la périphérie des autres communautés, du Cameroun au Sénégal. Les Peuls illustrent le sort des populations pauvres qui souffrent de façon disproportionnée du développement industriel des pays riches.
Il est rare de voir un jeune Peul sans une machette bien aiguisée à ses côtés, mais sans aucune intention d’agresser. Edjiam (en paix), il vous accueillera. Avec une identité remarquable et une attitude introspective, les Peuls viennent en ville pour le commerce du bétail ou pour la vente de produits laitiers, mais ils y quittent avant le coucher du soleil. Installés dans la brousse, les Peuls vivent dispersés en petits camps avec leurs familles. Ils passent la plupart de leurs journées au pâturage avec leurs troupeaux, se retirant dans leurs huttes pour dormir seulement une fois que leurs bovins sont attachés chaque soir. Certains ont opté rester surplace en tant qu’agriculteurs, tandis que d’autres optent pour la vie nomade à travers la transhumance. Dans les deux cas, les Peuls maintiennent une identité culturelle distincte.
Il est facile d’identifier un Peul.  Souvent élancés, les Peuls ont une morphologie de visage particulière. Ils portent avec fierté des vêtements aux couleurs éclatantes et s’embellissent avec des bijoux élaborés. Pour se rendre au marché, les jeunes filles peules passent des heures à se rendre belles. Des tatouages du visage servent souvent à l’identification tribale et familiale d’un individu. Dans cet affichage de l’identité traditionnelle, on voit aussi l’influence de la culture moderne : des maillots de football, des radios, des torches, et des téléphones portables décorent leurs corps. Les Peuls n’ont pas simplement rejoint le monde moderne, ils  en ont plutôt saisi ce qu’ils aiment, et en ont fait une partie de leur identité.
La tradition peule varie considérablement d’une région à une autre. Les Peuls nomades du Niger (les Woodabes) célèbrent la fin de la saison des pluies à travers le festival Geerewol qui consiste en un concours de beauté masculine. Les adolescents se présentent parés de leurs plus beaux habits et se peignent le visage pour mettre en évidence leurs dents blanches et leurs yeux brillants. Les garçons les plus impressionnants gagnent l’attention des filles. Au Bénin, les jeunes peuls célèbrent leur passage d’âge d’une autre manière : avec une cérémonie de flagellation. De la flagellation aux défilés de mode, la diversité de la culture peule est reliée par un fil conducteur commun : un sens aigu de soi et une adhérence ferme à la tradition.
Alors que les pays développés déversent des millions de dollars destinés à aider les pays en difficultés, les Peuls nomades ont encore peu d’écoles dédiées à eux et des ressources économiques limitées. Les Peuls sont souvent marginalisés politiquement et ils ont de difficultés à accéder aux projets d’aides.  Par ailleurs, l’avancée accélérée du désert, due au changement climatique, contraint les éleveurs peuls à transhumer des centaines de kilomètres en quête de meilleurs pâturages.  L’ambition des agriculteurs d’élargir leurs espaces de cultures fait réduire les zones de pâturages, ce qui entraine des conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Les Peuls à travers les médias
La culture peule a été documentée dans de nombreux articles et documentaires, mais ce projet se distinguera par son rapport profond et intime avec les Peuls mêmes.  La richesse de la culture peule n’a pas encore été documentée en multimédias sur l’internet. En restant dans les camps peuls et en échangeant des histoires dans leur propre langue, ce projet promet une nouvelle vision culturelle.
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